Les
traités plombent les
finances publiques mais ça
continue...
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Tafta,
TTIP, Tisa, Ceta…
tels sont les acronymes
barbares qui désignent
des traités commerciaux
en cours de négociation
entre l’Union
européenne, les
États-Unis, le Canada
ainsi que d’autres pays
industrialisés. Opaques,
absentes du débat
public, ces négociations
auront pourtant un
impact sur nos vies
quotidiennes.
Énergie, alimentation,
système de santé,
transport, protection de
l’environnement, droit
du travail, régulation
de la finance… Autant de
sujets qui sont
potentiellement
concernés par ces
accords commerciaux.
Car
les grands groupes
privés, grâce à leur
puissance de lobbying et
à la bienveillance de
nombreux gouvernements,
sont au cœur de ces
négociations. Qu’en
est-il des citoyens ?
150
000 personnes se sont
exprimées lors de
la consultation,
accessible aux citoyens,
organisée par la
commission européenne
entre mars et juillet
dernier. Une écrasante
majorité (plus de 97 %)
a rejeté la perspective
d’un mécanisme de
règlement des différends
dans l’accord
transatlantique comme
dans ceux déjà conclus
(1), exprimant ainsi un
rejet clair des droits
démesurés qu’accorderont
TAFTA et CETA aux
investisseurs, via
notamment des mécanismes
d’arbitrage.
Bruxelles consulte mais
n’écoute pas.
Las,
c'est mal connaître la
commission. Dans son
rapport du 13 octobre
dernier la Commission
reconnaît que la grande
majorité a fait part de
leur préoccupation ou de
leur opposition MAIS les
citoyens auraient « mal
compris les enjeux de
cette consultation »
selon la même
Commission… c'est
pourquoi, selon le
journal les Echos «
seules les réponses de 3
000 citoyens individuels
et celles des
organisations
professionnelles, des
syndicats et des
cabinets d’avocats (450)
ont été utiles au débat
», le reste étant « hors
sujet ».
La Démocratie est
déjà en danger
Ignorer ces voix
constitue une bien
étrange conception de la
démocratie qui se limite
donc à recueillir les
avis des cabinets
juridiques et des
lobbies et à ignorer les
voix des citoyen-ne-s.
Mais elle toujours
vivante
La
vigilance s'impose et
des mobilisations se
poursuivent partout en
Europe.
(1)
tels que l’accord
UE-Canada sur le «
mécanisme de règlement
des différends
investisseurs - États »,
« ISDS » pour l’acronyme
anglais, prévu dans le
traité de libre-échange.
Le dispositif ISDS
permet aux entreprises
de porter plainte contre
un État ou une
collectivité
territoriale, dès lors
qu’une loi ou une
réglementation jugée
trop contraignante
entrave leurs
investissements, y
compris leurs prévisions
de bénéfices futurs)
Bretagne Vivante évincée de la
réserve Naturelle d’Iroise ?
L’association Bretagne Vivante, reconnue pour
son sérieux et ses compétences, pourrait être
évincée par le Préfet du Finistère de la
gestion de la Réserve Naturelle d’Iroise dans
l’archipel de Molène. La SEPNB a pourtant créé
il y a 50 ans cette réserve pour surtout
protéger et étudier les oiseaux des îles.
Depuis, le Parc Marin d’Iroise a été créé tout
autour. BV a accepté la co-gestion de sa
réserve. Et voilà maintenant qu’à la faveur
d’un appel d’offre, c’est le Parc Marin qui
prendrait l’entière gestion de la
réserve.
L'éviction de Bretagne
Vivante est un mauvais signe apporté à toutes
les associations qui marchent beaucoup à la
passion et au bénévolat, sans compter leur
temps et fières de leur autonomie.
C'est tout le monde
associatif qui est remis en cause si cette
décision est prise.
Le tramway électrique : une
fausse bonne idée ?
La nouvelle usine que Vincent Bolloré vient
d’ouvrir en Bretagne a constitué un événement
salué par la venue du premier ministre, Manuel
Valls à l’inauguration des locaux, à
Ergué-Gabéric (Finistère) le 16 janvier dernier.
Le site de 3 200 m2, est
destiné à fabriquer un tramway électrique, le
Bluetram qui fonctionne sans rail, ni caténaire,
mais simplement sur une voie dédiée.
Pour l’industriel, il s’agit
là d’un « système révolutionnaire » et à «faible
coût ». Ainsi, selon ses sources « Pour faire 25
km de tramway avec une trentaine de stations, ça
coûte environ 300 millions d’euros, nous, on
peut faire un système à 30 millions d’euros ».
Ce sont des «supercondensateurs », fixés sur le
toit qui se rechargent à chaque station, lui
permettant de parcourir environ deux kilomètres
en toute indépendance.
On se réjouira de la centaine
d’emplois créés et de la progression promise des
effectifs. Il y a encore quelques années,
personne ne croyait Vincent Bolloré quand il
affirmait vouloir développer tout seul une
voiture électrique. Quelques centaines de
millions d’euros plus tard, cette promesse est
devenue réalité. L’industriel breton est en
train d’essaimer son système de voitures en
auto-partage un peu partout dans le monde.
D’autres copient aussi le modèle et de nouveaux
opérateurs se mettent sur ce créneau.
Mais le système de recharge
instantané adopté par le nouveau Bluetram pose
question il va à contre-courant des recherches
menées sur l’utilisation des véhicules
électriques comme moyen de stockage.
En effet, l’arrivée des véhicules électriques
est un élément clé dans la gestion du réseau
électrique. Une voiture est inutilisée 95 % de
son temps de vie et l’utilisation moyenne d’un
véhicule électrique nécessitera moins de 80 % de
la capacité de la batterie pour les trajets
quotidiens. Il sera donc possible pendant les
périodes où le véhicule sera branché au réseau
électrique d’utiliser l’électricité stockée pour
l’injecter sur le réseau en période de forte
demande ou, inversement, de charger la batterie
du véhicule en heures creuses. Il s’agit là d’un
concept qui consiste à utiliser les batteries
des véhicules électriques comme une capacité de
stockage mobile.
Les véhicules électriques
pourraient donc représenter une capacité
additionnelle de stockage d’énergie, sous
réserve que cet usage soit technologiquement et
économiquement pertinent. Encore faut-il que
l’état du système électrique soit être pris en
compte lors de la charge ou de la décharge du
véhicule. En effet, la recharge d’un véhicule
électrique lors de la pointe de consommation en
hiver à 19 heures constituerait une difficulté
supplémentaire pour l’équilibre du système
électrique. C'est justement à ces heures là que
le Bluetram aura besoin d'énergie.
NEWSLETTER de l'association BRETAGNE
ECOLOGIE - 11 février 2015