Bretagne
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Lettre d'information de l'association Bretagne Écologie
Lettre n° 44
  .23 avril 2015


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Hermine










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Bretagne-Ecologie et les régionales

Après près de cinq ans de participation à la majorité régionale en Bretagne, l’Association Bretagne-Ecologie trace les grandes lignes du bilan de la participation de ses élus au sein de l’Assemblée Régionale et défini ses objectifs pour l’avenir.

Au cours de ces années de mandat, la Bretagne a fait face à une crise profonde qui a affecté les piliers historiques de l’économie bretonne et ont gravement touché les territoires, les salariés et les paysans bretons. Au sein de la majorité régionale, les élu-e-s de Bretagne-Ecologie ont cherché à apporter des solutions immédiates aux ménages victimes des défaillances de leurs entreprises et ont mis en avant des propositions conduisant à la mutation sociale, économique et environnementale de nos sociétés.

Si la première partie du mandat s’est déroulée sous un gouvernement de droite, l’arrivée de François Hollande à la Présidence de la République a fait naître l’espoir que des solutions durables puissent être trouvées face aux crises de nos sociétés et que la gouvernance des collectivités territoriales puisse être remodelée en profondeur, ouvrant à d’autres pratiques d’exercice des mandats électoraux et des avancées significatives vers une Europe des Régions.

Pour des raisons tenant à un contexte extérieur particulièrement défavorable, mais aussi à un manque de volonté politique clairement affirmée face à tous les conservatismes et les situations établies, de très nombreuses réformes n’ont pas été menées à bout et ont provoqué des grandes déceptions au sein de l’électorat de gauche et écologiste.

Ainsi, le gouvernement a reculé devant la difficulté à mettre en œuvre l'Eco-taxe,  mesure déterminante pour faire face au dérèglement climatique, en permettant un financement pérenne des infrastructures de transport ferroviaire et maritime. Dans le même temps, il s’est obstiné sur le dossier du projet inutile et coûteux de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes.

Si le projet de la Nouvelle Alliance pouvait nous laisser espérer défendre une agriculture développant des emplois de qualité dans un environnement sain, les pressions dues à la volonté de maintenir l'outil industriel en l'état et la course aux volumes dans le cadre de la mondialisation ont encore une fois eu raison de la transition éternellement repoussée.

Il en est de même avec l'insuffisance d'investissements pour les énergies renouvelables  créatrices d'emplois très conséquents et de qualité..

C’est dans ce contexte global, que Emile Bihan et Marie-Pierre Rouger, élu-e-s membre de l’Association Bretagne Ecologie ont conduit leur mandat avec constance. Confrontés au renoncement de plusieurs élu-e-s issus de Bretagne-Ecologiequi ont quitté l'association Bretagne Ecologie, cette dernière  a poursuivi son travail sur la base des engagements qu’elle avait pris vis-à-vis de ses électeurs, de ses réseaux et vis-à-vis des autres partenaires de la majorité régionale.

Emile Bihan et Marie-Pierre Rouger ont montré qu’il est possible d’agir solidairement et en toute liberté, au sein d’une majorité de gauche, pour participer à la mise en œuvre des politiques d'éducation et de formation, de gestion du patrimoine des lycées dans une optique de sobriété, d'efficacité énergétique et de durabilité, d’aménagement du territoire, de gestion de l’eau, de développement des énergies renouvelables et des transports collectifs.

Pour la Bretagne, Bretagne-Ecologie est, plus que jamais, déterminé à  proposer un avenir basé sur les socles de la durabilité : le social, l'environnement, la démocratie, la culture, l'économie.

Économie maritime à conforter, économie touristique à valoriser, économie à innover (entreprises sociales et solidaires, sous forme coopérative, économie circulaire...), économie agricole à réorienter, structurellement économie énergétique et économie de l'information à largement développer, ... 

Social : respect des droits des salariés, reconnaissance des compétences, aménagement du territoire équilibré, emplois et formations dans les domaines d'avenir (économies d'énergie, énergies renouvelables communication, biotechnologies, ...), éducation (lycées) et culture, ...

Environnement : reconquérir rapidement la qualité des eaux et des plages, arrêter la dégradation de la biodiversité, lien avec la santé des Bretons, et des Bretons…

Pour l’avenir, Bretagne-Ecologie fera en sorte que ses priorités pour le développement durable de la Bretagne, portées par les écologistes, continuent à être présentes et actives au sein d’une future Assemblée Régionale de gauche. Dans le contexte actuel, l'échiquier politique breton va certainement évoluer. Le temps des hommes ou des femmes providentielles est révolu. C'est l'engagement, l'action et les projets des citoyens et des acteurs qui doivent être reconnus, accompagnés et valorisés. Les différentes forces politiques gagneront si elles savent prendre en compte les nouveaux enjeux sociétaux et  apporter des réponses face aux inégalités sociales inacceptables et aux inquiétudes légitimes de nos concitoyens.



Nucléaire ou énergies renouvelables ? Le choix est possible

Quel seront les moyens de production électrique, en France à l’horizon 2050 et à quel coût ? Entre maintenance du parc, gestion des déchets et du démantèlement et explosion des coûts prévus pour l’EPR, l’industrie nucléaire représente des investissements colossaux qui détruisent le mythe d’une énergie peu onéreuse, sans même parler du risque majeur qu’elle fait peser sur la population en cas d’accident grave (et qui serait catastrophique au niveau sanitaire, environnement et économique).

Les 58 réacteurs du parc électronucléaire hexagonal sont vieillissants et, entre 2019 et 2025, près de la moitié d'entre eux auront atteint une durée de vie de quarante ans, celle pour laquelle ils ont été conçus. Et voilà maintenant que des « anomalies de fabrication » de la cuve de l'EPR de Flamanville en construction, représentant la nouvelle génération de centrale, viennent d’être signalées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Début avril, le gendarme du nucléaire a fait état de défauts qui touchent à la fois le couvercle et le fond de la cuve du réacteur. Un diagnostic particulièrement alarmant pour un équipement qui constitue le cœur de la chaudière nucléaire et qui doit pouvoir supporter de violents chocs thermiques sans faillir. Après plusieurs années de retard et un coût multiplié par trois, le chantier finira-t-il par être terminé avant son démantèlement ?

C’est dans ce contexte que le gouvernement a choisi de ne pas publier un rapport commandé par l’ADEME et que plusieurs journaux ont heureusement décidé de porter à la connaissance de tous. Non seulement une couverture à 100% en énergies renouvelables est possible, mais ce mix énergétique est aussi un facteur de robustesse du système électrique. Surtout, d’après les simulations effectuées, le prix au mega watt heure est quasiment le même qu’avec un mix énergétique comportant du nucléaire : 119 euros/Megawatt dans le cas de 100% d’énergies renouvelables et 117 euros/Mégawatts dans le cas d’un mix composé de 40% d’énergies renouvelables et de 50% d’énergie nucléaire. A noter 91 euros/Mégawatt à l’heure actuelle, sous-évalué d’une partie du coût du traitement des déchets radioactifs et de la déconstruction des centrales.

Fruit de 14 mois de travail, le rapport explique qu’il est possible qu’en France 100 % de l’électricité provienne de sources renouvelables en 2050, même avec des conditions météorologiques défavorables. Ainsi, il se confirme que la France dispose d'un potentiel renouvelable considérable. La production pourrait atteindre trois fois la demande d'électricité escomptée, car il est nécessaire de produire plus que le besoin « linéaire » afin de faire face aux pics de consommation.

Les auteurs du rapport identifient plusieurs mix possibles 100 % renouvelable, permettant de répondre à la demande « sans défaillance », c’est-à-dire en satisfaisant la consommation à tout moment du jour et de la nuit. Dans leur cas de référence, la production se décompose entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de thermique renouvelable (incluant la géothermie). Dans leur hypothèse, la production totale annuelle baisse de 11 % par rapport à la production actuelle, alors que la consommation baisse de 14 %. Le besoin de baisser la consommation fait partie de tous les scénarios de transition énergétique (cf. négawatt). La baisse est obtenue grâce à la performance énergétique des équipements électriques et surtout par l’amélioration énergétique des bâtiments et la diminution du chauffage électrique.

Pour chaque région, ils ont réalisé une modélisation a été réalisée sur toutes les filières de renouvelables (éolien terrestre ou en mer, filières marines, photovoltaïque, hydraulique, géothermie, incinération d’ordures ménagères, cogénération au bois, méthanisation, solaire thermodynamique à concentration, centrales hydroélectriques à réservoirs).

Bien entendu, il est indispensable dans ces hypothèses, de baisser la consommation d’énergie. Logique : si la consommation ne baisse pas ou pas assez, il faut plus d'équipements de production, ce qui est plus onéreux..

Le rapport ne répond pas à toutes les questions. C’est d’ailleurs là son intérêt car il ouvre le débat. Mais avec les éléments chiffrés qu’il propose il met très sérieusement à mal les idées reçues et les solutions paresseuses sur le modèle énergétique français.

Plutôt que de chercher à en minimiser la diffusion, le gouvernement doit se saisir du rapport commandé par l’ADEME pour remettre à plat le débat sur la transition énergétique. Ce n’est que dans ces conditions que la France pourra aborder la Conférence-Climat avec l’espoir d’obtenir un accord ambitieux, universel et porteur d’espoir.


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NEWSLETTER de l'association BRETAGNE ECOLOGIE - 23 avril 2015