Après
près
de cinq ans de
participation à la
majorité régionale en
Bretagne,
l’Association Bretagne-Ecologie
trace les grandes lignes
du bilan de la
participation de ses élus
au sein de l’Assemblée
Régionale et défini ses
objectifs pour l’avenir.
Au
cours
de ces années de mandat,
la Bretagne a fait face à
une crise profonde qui
a affecté les piliers
historiques de l’économie
bretonne et ont gravement
touché les territoires,
les salariés et les
paysans bretons. Au sein
de la
majorité régionale, les
élu-e-s de Bretagne-Ecologie
ont cherché à
apporter des solutions
immédiates aux ménages
victimes des défaillances
de
leurs entreprises et ont
mis en avant des
propositions conduisant à
la mutation
sociale, économique et
environnementale de nos
sociétés.
Si
la
première partie du mandat
s’est déroulée sous un
gouvernement de droite,
l’arrivée de François
Hollande à la Présidence
de la République a fait
naître
l’espoir que des solutions
durables puissent être
trouvées face aux crises
de
nos sociétés et que la
gouvernance des
collectivités
territoriales puisse être
remodelée en profondeur,
ouvrant à d’autres
pratiques d’exercice des
mandats électoraux
et des avancées
significatives vers une
Europe des Régions.
Pour
des
raisons tenant à un
contexte extérieur
particulièrement
défavorable, mais
aussi à un manque de
volonté politique
clairement affirmée face à
tous les
conservatismes et les
situations établies, de
très nombreuses réformes
n’ont
pas été menées à bout et
ont provoqué des grandes
déceptions au sein de
l’électorat de gauche et
écologiste.
Ainsi,
le
gouvernement a reculé
devant la difficulté à
mettre en œuvre
l'Eco-taxe,mesure déterminante
pour
faire face au dérèglement
climatique, en permettant
un financement pérenne des
infrastructures de
transport ferroviaire et
maritime. Dans le même
temps, il
s’est obstiné sur le
dossier du projet inutile
et coûteux de l’aéroport
de
Notre-Dame-Des-Landes.
Si
le
projet de la Nouvelle
Alliance pouvait
nous laisser espérer
défendre une
agriculture développant
des emplois de qualité
dans un environnement
sain, les
pressions dues à la
volonté de maintenir
l'outil industriel en
l'état et la
course aux volumes dans le
cadre de la mondialisation
ont encore une fois eu
raison de la transition
éternellement repoussée.
Il
en
est de même avec
l'insuffisance
d'investissements pour les
énergies
renouvelablescréatrices
d'emplois très
conséquents et de
qualité..
C’est
dans
ce contexte global, que
Emile Bihan et
Marie-Pierre Rouger,
élu-e-s membre
de l’Association Bretagne
Ecologie ont conduit
leur mandat avec
constance. Confrontés au
renoncement de plusieurs
élu-e-s issus de Bretagne-Ecologiequi
ont
quitté l'association
Bretagne Ecologie, cette
dernière a
poursuivi son travail sur
la base des
engagements qu’elle avait
pris vis-à-vis de ses
électeurs, de ses réseaux
et
vis-à-vis des autres
partenaires de la majorité
régionale.
Emile
Bihan
et Marie-Pierre Rouger ont
montré qu’il est possible
d’agir solidairement
et en toute liberté, au
sein d’une majorité de
gauche, pour participer à
la
mise en œuvre des
politiques d'éducation et
de formation, de gestion
du
patrimoine des lycées dans
une optique de sobriété,
d'efficacité énergétique
et
de durabilité,
d’aménagement du
territoire, de gestion de
l’eau, de
développement des énergies
renouvelables et des
transports collectifs.
Pour
la Bretagne,
Bretagne-Ecologie est,
plus que jamais,
déterminé àproposer un avenir
basé sur
les socles de la
durabilité : le social,
l'environnement, la
démocratie, la
culture, l'économie.
Économie maritime à
conforter, économie
touristique à valoriser,
économie à innover
(entreprises sociales et
solidaires, sous forme
coopérative, économie
circulaire...),
économie agricole à
réorienter,
structurellement économie
énergétique et
économie de l'information
à largement développer,
...
Social : respect des droits
des
salariés, reconnaissance
des compétences,
aménagement du territoire
équilibré,
emplois et formations dans
les domaines d'avenir
(économies d'énergie,
énergies
renouvelables communication,
biotechnologies, ...),
éducation
(lycées) et culture, ...
Environnement : reconquérir
rapidement la qualité des
eaux et des plages,
arrêter la dégradation de
la
biodiversité, lien avec la
santé des Bretons, et des
Bretons…
Pour
l’avenir, Bretagne-Ecologie
fera en sorte que ses
priorités pour le
développement durable de
la Bretagne, portées par
les
écologistes, continuent
à être présentes et
actives au sein d’une
future
Assemblée Régionale de
gauche. Dans le contexte
actuel, l'échiquier
politique
breton va certainement
évoluer. Le temps des
hommes ou des femmes
providentielles est
révolu. C'est
l'engagement, l'action
et les projets des
citoyens et des acteurs
qui doivent être
reconnus, accompagnés et
valorisés.
Les
différentes forces
politiques gagneront si
elles savent prendre en
compte les
nouveaux enjeux sociétaux
etapporter
des réponses face aux
inégalités sociales
inacceptables et aux
inquiétudes légitimes
de nos concitoyens.
Nucléaire ou énergies
renouvelables ? Le choix est possible
Quel
seront les moyens de production
électrique, en France à l’horizon 2050 et à
quel coût ?Entre
maintenance du parc, gestion des déchets et du
démantèlement et explosion des coûts prévuspour
l’EPR, l’industrie nucléaire représente des
investissements colossaux qui
détruisent le mythed’une
énergie peu onéreuse, sans même parler du
risque majeur qu’elle fait peser sur la
population encas
d’accident grave (et qui serait catastrophique
au niveau sanitaire,
environnement et économique).
Les
58 réacteurs du parc électronucléaire
hexagonal sont vieillissants et, entre 2019 et
2025,près de
la moitié d'entre eux auront atteint une durée
de vie de quarante ans, celle
pour laquelle ilsont
été conçus. Et voilà maintenant que des «
anomalies de fabrication » de la
cuve de l'EPR deFlamanville
en construction, représentant la nouvelle
génération de centrale, viennent
d’être signaléespar
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Début
avril, le gendarme du nucléaire a fait état de
défautsqui
touchent à la fois le couvercle et le fond de
la cuve du réacteur. Un
diagnostic particulièrementalarmant
pour un équipement
qui constitue le cœur
de la chaudière nucléaire et qui doit pouvoirsupporter
de violents chocs thermiques sans faillir.
Après plusieurs années de retard et un coûtmultiplié
par trois, le chantier finira-t-il par être
terminé avant son démantèlement ?
C’est
dans ce contexte que le gouvernement a
choisi de ne pas publier un rapport commandépar
l’ADEME et que plusieurs journaux ont
heureusement décidé de porter à la
connaissance de tous.Non
seulement une
couverture à 100% en énergies renouvelables
est possible, mais ce mixénergétique
est aussi un facteur de robustesse du
système électrique. Surtout, d’après les
simulationseffectuées,
le prix au mega watt heure est quasiment le
même qu’avec un mix énergétique
comportant du nucléaire : 119euros/Megawatt
dans le cas
de 100% d’énergies renouvelables et 117
euros/Mégawatts dans le casd’un
mix composé de 40% d’énergies renouvelables et
de 50% d’énergie nucléaire. A noter 91euros/Mégawatt
à l’heure actuelle, sous-évalué d’une partie
du coût du traitement des déchetsradioactifs
et de la déconstruction des centrales.
Fruit
de 14 mois de travail, le rapport
explique qu’il est possible qu’en France 100 %
del’électricité
provienne de sources renouvelables en 2050,
même avec des conditions
météorologiquesdéfavorables.
Ainsi, il se confirme que la
France dispose d'un potentiel renouvelable
considérable. Laproduction
pourrait atteindre trois fois la demande
d'électricité escomptée, car il
est nécessaire deproduire
plus que le besoin « linéaire » afin de faire
face aux pics de consommation.
Les
auteurs du rapport identifient plusieurs
mix possibles 100 % renouvelable, permettant
derépondre
à la demande « sans défaillance »,
c’est-à-dire en satisfaisant la consommation
à toutmoment
du jour et de la nuit. Dans leur cas de
référence, la production se décompose entre 63
%d’éolien,
17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de
thermique renouvelable (incluant
lagéothermie).
Dans leur hypothèse, la production
totale annuelle baisse de 11 % par rapport à
laproduction
actuelle, alors que la consommation baisse de
14 %. Le besoin de baisser laconsommation
fait partie de tous les scénarios de
transition énergétique (cf. négawatt). La
baisse estobtenue
grâce à la performance énergétique des
équipements électriques et surtout par
l’améliorationénergétique
des bâtiments et la diminution du
chauffage électrique.
Pour
chaque région, ils ont réalisé une
modélisation a été réalisée sur toutes les
filières derenouvelables
(éolien terrestre ou en mer, filières marines,
photovoltaïque, hydraulique,
géothermie,incinération
d’ordures ménagères, cogénération
au bois, méthanisation, solaire
thermodynamique àconcentration,
centrales hydroélectriques à réservoirs).
Bien
entendu, il est indispensable dans ces
hypothèses, de baisser la consommationd’énergie.
Logique : si la consommation ne baisse pas ou
pas assez, il faut plus
d'équipements deproduction,
ce qui est plus onéreux..
Le
rapport ne répond pas à toutes les
questions. C’est d’ailleurs là son intérêt car
il ouvre ledébat.
Mais avec les éléments chiffrés qu’il propose
il met très sérieusement à mal les idées
reçues etles
solutions paresseuses sur le modèle
énergétique français.
Plutôt
que de chercher à en minimiser la
diffusion, le gouvernement doit se saisir du
rapportcommandé
par l’ADEME pour remettre à plat le débat sur
la transition énergétique. Ce
n’est que dansces
conditions que la France pourra aborder la
Conférence-Climat avec l’espoir d’obtenir un
accordambitieux,
universel et porteur d’espoir.